Les prisons du Togo ont célébré du 06 au 11 Août et pour la 5 année consécutive, la semaine du détenu. Le ton de cette cinquième édition agrémentée de plusieurs manifestations culturelles a été donné par le garde des sceaux ministre de la justice et des relations avec les institutions de la république, Pius Agbétomey.
Cette année, la semaine du détenu qui est une occasion pour les prisons du Togo d’ouvrir leurs portes pour permettre à la population de s’imprégner des réalités quotidiennes en milieu carcéral, a coïncidé avec la Journée Internationale de Solidarité avec les Détenus, célébrée le 10 Août de chaque année. Selon Idrissou Akibou, directeur de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion, le thème de cette 5e édition : « Quelle image pour nos prisons aujourd’hui ? », interpelle chaque acteur de la société à faire une réflexion sur la situation des prisons civiles du Togo et à donner le meilleur de lui pour davantage améliorer les conditions de détention.
Cette année encore, les prisonniers à travers leur porte-parole, Basile Barry, ont présenté diverses doléances au ministre de la justice. Ils demandent entre autres la réhabilitation de l’unique bâtiment au cabanon (cellule aménagée pour les détenus nécessitants des soins médicaux au Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio), la construction d’un autre bâtiment réservé aux femmes ( pour par exemple éviter qu’une détenue venant d’accoucher ne soit ramenée directement en prison avec un nouveau-né sous les bras), la mise à disposition d’une ambulance médicalisée pour évacuer les détenus malades, la revue de tout le système électrique de la prison civile de Lomé.
Egalement au nombre des doléances, l’amélioration de conditions carcérales, la réinsertion socioprofessionnelle des détenus, la diminution de la population carcérale à travers le règlement rapide du contentieux pénaux, la mise en œuvre effective des mesures de clémence telles que les libérations conditionnelles, etc.
Pour le ministre de la justice, le gouvernement tient à marquer son attachement à la promotion du plein exercice des droits fondamentaux de l’homme et au respect de la dignité des personnes détenus en démontrant son engagement à résoudre les problèmes de conditions de détention. L’augmentation de la population carcérale a nécessitée pour respecter les normes internationales la création d’un corps de surveillance de l’administration pénitentiaire composé de 484 éléments et aux fins de désengorgement des prisons, il est prévu une réduction de 50% du nombre de détentions préventives à l’horizon 2018.
La 5e édition de la semaine du détenu a été marquée par la réalisation d’un projet social dénommé « sonorisation de la prison civile de Lomé ». Il a pour objectif de soulager les difficultés des détenus en leur permettant de signaler rapidement les cas d’accidents, de maladies, de crises après les fermetures des cellules pendant les nuits et de prévenir les évasions ainsi que la préparation d’actes délictuels ou criminels à l’intérieur des prisons.
Au menu des festivités cette année, il y a eu un tournoi de foot, un défilé de mode, des ateliers d’art plastique et en apothéose, un spectacle au Palais des Congrès de Lomé avec à l’affiche des artistes de la chanson et des humoristes. Les bénéfices du concert vont servir à l’achat des produits pharmaceutiques et des vivres pour les prisons.
Le Togo compte 12 prisons avec 4200 détenus au nombre desquels notre confrère Eugène Attigan Ameti, ex-animateur à la Télévision Togolaise et conseillé en communication de la présidence de la république togolaise, qui vient de boucler 70 mois de détention. Nous prions vivement que les autorités judicaires de notre pays puissent plancher sur son cas afin qu’il retrouve la liberté.